Table pour W40k

C’est mon dernier projet en date. Une table au format 1,80m x 1,20m pour Warhammer 40 000. 

Depuis le temps que j’y pensais. Après plus de 15 ans de hobby, j’ai succombé à la tentation… Celle qui va me faire franchir un cap dans ma « geek attitude ». Voilà plus de la moitié de ma vie que je peins, assemble, admire mes figurines. Mais comme si la cinquantaine (voire plus) de fig’ en attente ne suffisait pas, je me suis lancé dans la fabrication de ma table de jeu…

Pourquoi donc ? Parce que même si ça fait nerd, ça claque ! Depuis toutes ces années où je bave devant les tables de jeu… le passage à l’acte était finalement inéluctable. Et à force de traîner sur des forums, j’ai fini par me convaincre qu’il m’en fallait une pour moi aussi.

Très bien mais comment faire ? D’abord il fallait du temps. Ca tombe « bien », la crise a fait de moi un demandeur d’emploi… avec donc du temps pour le hobby. Et puis, au fin fond d’un garage – comme un signe – j’ai découvert une plaque de polystyrène extrudé (styrex plus) de 2,20m x 60cm. Car oui, vous l’ignorez peut-être mais cet isolant est idéal pour se faire une table de jeu car il a le double mérite d’être résistant mais plutôt facile à travailler. Et avec une telle planche, voilà de quoi faire une demie table pour trois fois rien…

Car c’est aussi un aspect qui peut faire rebrousser chemin. Ca coûte combien de se faire sa table ? Si on s’y prend bien, pas trop cher. En tout cas, bien moins que les 230 euros de chez Games Workshop. Petit inventaire :

– Il faut d’abord du polystyrène extrudé. On n’en trouve dans tous les magasins de bricolage. Le prix peut varier mais avec 20 euros, il y a de quoi s’acheter deux plaques de 250x60cm, soit largement de quoi faire une table de 180x120cm, la taille standard. Quant à l’épaisseur, j’ai opté pour du 30mm (ou plutôt, la planche que j’ai trouvé faisait cette épaisseur).

– Une fois qu’on a le poly, il faut penser à comment décorer sa table. J’ai opté, pour des raisons économique et logistique, pour une déco’ « terre brûlée » avec notamment pas mal de cratères qui devront masquer les trous et autres griffures de chat qui ornent la planche de polystyrène. Et puis en dessinant les premiers emplacements sur la planche, j’ai eu l’idée d’y insérer une tranchée. Enfin pour donner du relief, je suis aussi parti sur le projet d’une colline. Quant au revêtement de cette table, le sable m’est rapidement apparu comme l’évidence. De la peinture n’aurait pas forcément bien rendu et de l’herbe statique m’aurait coûté un bras (et puis trop d’herbe tue l’herbe).

– Le dessein est à peu près arrêté. Désormais, place aux achats de fournitures. Mais avant de passer à la caisse, j’ai essayé de voir tout ce que je pourrais tenter de récupérer, à commencer par la matière première : le sable. Même si la loi littorale réprouve mon geste, je suis allé me servir à la plage (un des nombreux avantages du bord de mer). Et pour fixer ce sable, il me fallait de la colle PVA. Celle de GW ? J’ai longtemps cru que j’allais devoir leur acheter un carton de tubes de colle jusqu’à ce que je réalise que la colle PVA était l’autre nom de la colle à bois (ah, oui, je ne vous ai pas dit que je n’avais jamais bricolé de ma vie…). Du coup, direction le magasin de bricolage.  Et hop, pour moins de 5 euros, je me retrouve avec 1kg de colle. J’en profite pour acheter un gros pinceau (4 euros), une gros cutter et des lames (7/8 euros), du papier de verre (1 euro) et de la peinture acrylique et gros tube de la marque Pébéo (4 euros les 10 cl). En rentrant, un petit détour par l’animalerie pour acheter du gravier pour aquarium (3 euros) et par le magasin de modélisme pour acheter des décors pour chemin de fer (briques, graviers… 2 euros le sachet).

Ca y est, tout est prêt pour passer à l’acte. Je sors alors le cutter, me saisit d’un mètre et d’un crayon à papier et là… crack ! Je débite la planche en trois morceaux de 60x60cm. Ca y est, je ne peux plus faire machine arrière.

La photo donne une petite idée de l’état de délabrement de la planche. Parfaite finalement pour un galop d’essai. Je laisse parler mon imagination. Je n’ai aucune idée de ce que je fais mais je taille, je coupe, je colle, je charcute, je colle, je peins et hop, trois jours plus tard, voilà la première planche qui sort de l’atelier de Boris :

Pas mal hein ? Mon arrogance est à la hauteur de mon étonnement. Parti dans l’inconnu, j’arrive à un résultat qui dépasse mes attentes. En tout cas, je me suis fait plaisir et c’est finalement là l’essentiel. Même si, en tant que perfectionniste notoire, je ne peux pas vraiment être totalement satisfait. Voyons cela d’un peu plus près :

Je trouve le rendu des cratères plutôt intéressant. Après avoir creusé un trou à peu près circulaire dans le poly, je me suis servi des chutes pour surélever la terre (je détaillerais un peu plus tard). Les « débris » de terre sont le résultat d’un mélange de poly coupé en dés, de graviers et de morceaux de brique. Le tout a été peint et légèrement recouvert de sable. Et après un bon gros brossage à sec, ce triple cratère était terminé (qui représente un impact de lance-roquettes Manticore). Trouvant la table un peu trop vide, j’y ai ajouté ce chemin de boue. Pour le réaliser, j’ai utilisé de la colle PVA très peu diluée et colorée en marron. Avant qu’elle ne sèche, je l’ai largement saupoudré de sable. Le sable a « figé » la colle et j’ai pu alors tracé des sillons à l’intérieur pour simuler le passage de chenilles. Les trous ont été ombrés et la boue a été éclaircie. Au milieu, un mélange de sable et d’herbe est venu apporter de la nuance.

A mes yeux, le seul point faible reste la colline. Elle est en fait trop droite et trop plate. Mais tout ne pouvait pas être parfait dès le début et elle a le mérite d’être jouable puisque les figurines peuvent êtres posées dessus sans tomber. Une fois la table terminée, il sera toujours temps d’essayer de la rendre un peu plus esthétique.